"J'ai été médaillé. Je fais partie des 100 plus
jeunes combattants volontaires de la guerre. J'ai le numéro 30, c'est-à-dire
qu'il y a 29 jeunes qui se sont engagés plus jeunes que moi. "
Il raconte :
"Un jour, un certain Marandet (c'était un
pseudonyme), cherchait un opérateur radio. Il était chargé d'un réseau de
renseignement qui passait des renseignements aux Anglais : où se trouvaient les
régiments Allemands, leurs déplacements, …
Ces renseignements, il les communiquait par radio
en alphabet morse. On appelait cela un trafic : le fait de manipuler la radio,
d'envoyer et de recevoir des télégrammes. Il nous a expliqué que quatre de ses
opérateurs radio clandestins avaient été capturés par les Allemands, mais qu'il
avait pu sauver un poste émetteur-récepteur, et qu'il cherchait un radio.
Or moi, j'avais été scout, et j'avais appris le
morse. Je m'étais ensuite inscrit dans le REF : le Réseau des Emetteurs
Français, où je me défendais très bien. Il m'a donc proposé, avec l'accord de
ma mère, de servir comme opérateur clandestin, pendant huit à dix jours. En
fait ça a duré jusqu'à la fin de la guerre et même au-delà. J'avais 15 ans et 6
mois. C'étais en 1942. "